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JUIN 2020

La story des Héros.

Réseaux sociaux : séducteurs dans l’âme.

Mythologies : miroirs de l’âme.

Où sont les héros ?

Aujourd’hui, les mises en scènes virtuelles des stories sur les réseaux sociaux nous exposent sous notre meilleur jour et mettent en avant nos merveilleux exploits. À n’en point douter, nous sommes tous des héros…

Certes, chaque anecdote est présentée comme une expérience digne de l’interêt de tous. Quelques clics pour quelques heures de gloire, et voilà de petits moments de la vie quotidienne soigneusement remodelés en aventures héroïques ! Retouches de photos, sorties de contexte, ajustements du cadre… tous les moyens sont bons pour mythifier la grande épopée Métro-Boulot-Dodo…

En postant machinalement sur les réseaux sociaux, ne nous prenons-nous pas un peu pour des dieux de l’Olympe ? Nos stories idéalisées ne sont-elles pas un peu mytho ?  En d’autres termes, nous, héros des stories idéales, saurions-nous rivaliser avec les héros des mythes grecs ?

Celui qui a pris le temps de s’immerger dans les textes d’Homère, d’Hésiode ou de Pindare sait à quel point les mythes sont incroyablement révélateurs de nos pensées secrètes.

Car la mythologie nous inspire une douce méditation sur notre condition humaine. Elle s’adresse à nous individuellement, nous touche personnellement, entre dans notre intimité. En narrant les exploits des héros et en se raillant des déboires des méchants, elle agit comme un miroir et non comme une vitrine. Elle est une littérature pré-philosophique pour nous aider à réfléchir et à comprendre le monde qui nous entoure. Elle nous interroge. Ainsi, il y a fort à parier qu’elle peut nous en apprendre plus sur nous-même que nous ne pourrions le faire grâce aux réseaux sociaux.

Notons que ces aventures mythologiques, si elles nous font réfléchir sur ce que nous pourrions faire, dire ou devenir, ne nous exposent pas vainement à la diatribe collective ou aux jugements arbitraires comme le ferait un post mal maîtrisé. Elles ne risquent pas de nous faire de mal puisqu’elles ne nous impliquent pas directement.

Achille, Ulysse, Médée ou Hippodamie, tous ces héros nous mettent en garde autant qu’ils nous rassurent. Ils nous guident dans notre vie sociale sans nous exposer. Ainsi, par la magie de nos émotions et de notre imagination, nous découvrons les conséquences des actes d’Hybris* sans avoir à les vivre. Narcisse prend l’avantage !

La force des héros des mythes c’est de façonner en nous tout doucement, une pléiade de vérités que l’on atteindra au gré de nos envies, chacun à notre rythme.

Entre mythe et réalité, les images de la mythologie grecque sont de simples photos retouchées par le logiciel de notre bon sens. Celles-ci s’enchaînent en temps réel sur le mur de nos interrogations et nous apprennent à grandir tout au long de notre vie… Entre mythe et réalité, l’homme a le choix de naviguer. Et pour cela, il n’a pas forcément besoin d’abonnés ! ?

*Hybris – ὕϐρις :  démonstration d’orgueil, d’égo, de démesure, d’arrogance, d’impudence qui entraîne un châtiment des dieux. La mythologie grecque fait très souvent état de situations d’hybris afin de mettre en garde les hommes sur le danger qu’il y a à céder aux illusions. 

Géraldine Crevat – Tous droits réservés

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MAI 2020

Fleur de Mai…

Pour beaucoup d’entre nous, l’évocation du muguet marque le 1er mai…

Dans l’Antiquité, on appelait le muguet : polygonatonce qui signifie littéralement, « la plante à noeuds nombreux” – poly traduit par « plusieurs » et gonu, par « genou ».

Ce n’est pas à ses petites clochettes blanches que le muguet doit son nom antique mais plutôt à ses racines en rhizome qui, tels de minuscules segments articulés en petits noeuds, circulent sous la terre.

Toutefois, la fleur fragile du mois de Mai retient notre attention par son parfum inégalé et ses clochettes éphémères.

Quelques jours, quelques semaines tout au plus, puis s’en va !

On rapporte qu’Apollon, le dieu de la poésie, de la musique, de la médecine et des arts, avait recouvert le Mont Parnasse près de Delphes, avec plein de fleurs de muguet pour charmer les neuf Muses ! Le croyez-vous ?! ?

Quoiqu’il en soit, il est plus que jamais important de donner du sens à notre quotidien. Confinés pour contenir la pandémie qui nous occupe en ce printemps 2020, restons en éveil devant notre fenêtre !

N’hésitons pas à noter les jalons que nous offrent nos calendriers et leurs saisons merveilleuses ! Ne sont-il pas des points de repère bien utiles à notre équilibre ?

Géraldine Crevat – Tous droits réservés

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AVRIL 2020

Deus ex machina !

Cette expression dont les origines sont grecques peut être traduite par « le dieu sortant de la machine » ! Mais que signifie-t-elle ?

Souvent, dans les tragédies grecques, les personnages font face à des circonstances difficiles. Et ils se retrouvent dans l’impasse… Personne ne sait comment ils vont pouvoir s’extirper de leurs malencontreuses aventures. Seule une intervention surnaturelle semble être en mesure de débloquer la situation…

Un artifice s’impose : l’apparition inopinée d’une divinité sur la scène du théâtre va en effet, sauver la donne !

Par le truchement d’effets spéciaux – et oui ! dans l’Antiquité, on n’hésitait pas à jouer avec les illusions ! – un appareil de levage caché dans le décor hisse au dessus de la scène un acteur représentant une divinité. Celle-ci, en livrant sa sentence, va permettre d’équilibrer les forces de la destinée et de sceller le sort des protagonistes.

Deus ex machina ! Le tour de passe-passe débloque toutes les situations et ce COUP DE THÉÂTRE pendant lequel une divinité va permettre une issue quelque peu « magique » est bienvenu pour permettre le dénouement de l’intrigue !

Géraldine Crevat – Tous droits réservés

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MARS 2020

Reflet d’Histoire ?

De grandes épidémies touchèrent jadis les hommes de l’Antiquité. Leur soudaineté et l’impuissance qu’elles généraient dans les populations, scellèrent le destin de nombreuses communautés. Ainsi, la puissante Cité d’Athènes n’échappa pas à cette épreuve

L’épisode que l’on appelle « la peste d’Athènes » eut lieu vers 430 avant J.-C. et s’impose encore de nos jours à la mémoire de l’Humanité, tant il fut effroyable. 

L’historien Thucydide ayant survécu à cette attaque silencieuse, nous raconte avec fatalisme comment la propagation du mal fut imparable. (lire « La guerre du Péloponnèse », livre II, 47-54). 

Sous la menace militaire des Spartiates, la Cité se trouvait alors en état de siège. Les Athéniens, réfugiés entre de hautes murailles censées les protéger de leurs ennemis, résistaient. Mais soudain, ils furent frappés d’une maladie vraisemblablement introduite par voie maritime jusqu’au cœur de la ville. 

Aujourd’hui, rien ne prouve qu’il s’agissait véritablement de la peste. Peut-être était-ce une typho-malaria. Thucydide décrit les différents symptômes, raconte les soins, parle des remèdes … 

– Ce genre de maladie dépasse la force des mots, dit-il.

Mais il dépeint aussi la nature humaine sans filtre, la stupéfaction, la colère contre l’Autorité, le découragement, la lutte pour la survie, la solidarité, la corruption.  Thucydide rapporte que chacun, qu’il soit médecin ou non, donnait son avis sur les causes d’un tel fléau. Au regard de l’état de belligérance, aucune échappatoire n’était possible et les moyens logistiques pour faire face à une crise sanitaire étaient réduits.

De plus, les connaissances médicales et l’hygiène de l’époque annonçaient une longue période d’endurance difficile.  L’indiscipline et l’individualisme s’ajoutant à ces lacunes précipitaient le chaos. Le grand stratège de la Cité antique, Périclès, fut lui-même victime de l’épidémie dont on dit qu’elle décima un quart de la population athénienne.

De tous temps les hommes eurent à faire face à des pandémies. Chaque fois, celles-ci trahissaient leur ignorance cruelle d’une nature invisible faite d’organismes microscopiques ennemis. Les témoignages des peintres, des écrivains ou des savants ont su graver dans les esprits les images de ces attaques biologiques. L’impermanence de la vie, concept cher aux Grecs de l’Antiquité, se rappelle à nous avec force dans ces moments-là, remettant en question nos Hybris sans ménagement. 

Certes, dans les faits, l’épisode de « la peste d’Athènes » a peu de commune mesure avec ce que nous vivons actuellement. Il faut pourtant être vigilant et ne pas oublier les témoignages du passé qui nous rappellent les travers de la nature humaine, ceux-ci mêmes qui vont à l’encontre de l’intérêt général.

Aujourd’hui, grâce aux remarquables découvertes de nos scientifiques, bactéries et virus n’avancent plus masqués. Nous sommes capables de les saisir sous nos microscopes, de les regarder en face comme on observe une armée adverse. La Nature reste cependant puissante ; Démocrite, Épicure, Marc Aurèle et bien d’autres penseurs de l’Antiquité savaient combien nous sommes fragiles devant elle. Toutefois, ils soutenaient que nous avons le devoir de la connaître, de la réfléchir, de l’apprendre… La Nature est connaissable et pour ceci, Prométhée nous a doté de raison. 🙂

Voilà tout le défi de nos chercheurs, face au Covid 19 ! Car c’est la connaissance – Sophia – qui permettra de freiner la propagation de cet ennemi qui a déclaré la guerre à l’espèce humaine.

Toutefois, avant de trouver les remèdes et de lever les armes, il faut nous protéger et limiter les ravages. 

Pour cela, éduquons, encourageons, responsabilisons, enseignons, fédérons, soutenons et surtout, remercions tous ceux qui participent chacun avec leurs talents, à l’état d’urgence.

Géraldine Crevat – Tous droits réservés

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REPORT !

28 Mars 220 : 2ème salon du Livre Antiquité – Lyon

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À découvrir, pour tous les curieux des langues et des cultures de l’Antiquité :

lectures, expositions, films, conférences, médias….

Arrête ton char !

lien vers le site : https://www.arretetonchar.fr

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Dédicace GIBERT JEUNE, quai Saint-Michel, PARIS : 20 Mars 2020

REPORT !

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Dédicace spéciale : une attention particulière pour toutes les femmes, le 8 Mars 2020 à La Cocothèque-06

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JANVIER 2020

Conférence au MACM

Philosopher au pluriel…
Comment les pensées de nos Antiques pourraient nous aider à naviguer dans ce monde nouveau ?

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